jeudi 19 février 2015

Utopie dans l'infini

J'ai décidé de ne pas regarder la suite de Survivors. Je me suis trop ennuyée durant le premier épisode. Sur la très longue liste des séries qui pourraient me plaire et que je n'ai malheureusement pas encore vu, il y a Battlestar Galactica.

Je ne suis pas une grande fan des histoires qui se déroulent au sein des vaisseaux. En faites, je pourrais en être dingue, j'aime l'idée de microcosme et de tout ce qui peut se construire dedans. Mais je trouve rarement ce que je pourrais désirer voir. 


J'ai donc regarder le premier épisode pilote de Battlestar Galactica qui s'étale sur 3 heures. Vous imaginez un premier épisode de 3 heures à l'heure actuelle ? A une époque où on nous explique qu'un film doit être court car chaque minute représente tel ou tel budget ? ... Bien-entendu, nous avons de très jolies séries qui sortent, des passionnés qui travaillent et tout n'est pas noir mais je ne peux pas m'empêcher de penser à ce type de phénomène après avoir vu cet épisode. Un épisode qui prend le temps et l'énergie nécessaire pour s'installer. Le rythme est très différent de ce que l'on peut voir ailleurs ... On dirait qu'on a pas couper des bouts du film sous prétexte qu'ils n'étaient pas vitaux ... Cela permet aux personnages de prendre assez vite une certaine profondeur, l'univers s'installe correctement et je n'ai pas l'impression de partir sur une base un peu bancale. 

Pour se remettre un petit peu dans le contexte, Battlestar Galactica a été tourné en 2004. Il y a 11 ans, donc. J'ai parlé de pas mal de série écrite ou réalisé par des presque inconnus. Battlestar Galactica a été créé par Glen A. Larson que l'on connait également pour la création de K2000 ou encore de Magnum. Puis la série a été développé par Ronald D. Moore scénariste de Star Trek Générations, de certains épisodes de Roswell, de Mission Impossible II, de Caprica, de Hélix ... 

K2000
Tout ça est plutôt prometteur ... On commence l'histoire dans un monde futuriste. Je trouve que c'est toujours un peu dur de rentrer dans les séries futuristes d'il y a quelques années ... surtout parce que la technologie fait de tels avancés que tout parait vite obsolète, ce qui est dommage pour une technologie futuriste. Ce problème est habillement contourné avec Battlestar Galactica puisque l'on nous présente un vaisseau ayant dû abandonner une grande partie de sa technologie pour faire face à des robots, créés par l'Homme et ayant pris leur indépendance. Ce point de scénario permet d'expliquer l'utilisation de support papier, de calque, de vieux ordinateurs, d'absence de mise en réseau, ... Sur ce point là, tout va bien ! Ce n'était pourtant pas gagner. 
Les robots sont représentés par des êtres humains (summum de la puissance chez eux, ils ont réussi à créer des robots quasi-indétectable) et par des robots possédant un graphisme assez intéressant et bien fait. J'ai eu l'impression qu'ils avaient particulièrement travaillé la finition tout en réduisant le nombre de mouvement proposé par les robots. Globalement ils arrivent leurs armes se rangent et leurs mains sortent. Ils s'immobilisent et on passe à autre chose. Mine de rien, cela suffit à les présenter, leurs aspects montrent bien que ce ne sont pas des armures mobiles mais des robots et ils sont plutôt impressionnants. 

Robots
A partir de là, j'ai déjà envie d'être fan, car c'est malin et bien fait. Ce qui est déjà bien plus que ce que proposent énormément de films de science-fiction à l'heure actuelle. 
Dans ce premier épisode, on nous présente une société composée de plusieurs planètes. Il y a une présidence pour l'ensemble des planètes. Cela fait plusieurs décennies que les robots ennemis ne se sont pas montrés. Les vieux vaisseaux chargées de les combattre en cas de guerre sont en train de devenir des musées. La société que l'on nous présente pourrait être multi-culturelle, pourtant on nous parle d'une seule et unique religion et on ne fait pas face à une abondance de culture. Peut-être que cela va venir, peut-être pas. C'est un parti prit qui peut être intéressant. 

Plusieurs grands thèmes sont abordés dans cet épisode tel que la gestion de la culpabilité, pas simplement avec l'idée "tu es coupable" alors "tu es punis" mais réellement sur l'émotion de culpabilité et de comment on se regarde avec. Mine de rien, ce n'est pas un thème des plus courants dans les séries ou dans les films. Ce thème est abordé autour de quatre personnages, qui peuvent se sentir coupable de différentes manières et qui le gèrent différemment. L'un en refusant d'y faire face et en se réfugiant dans l'égoïsme, l'autre en décidant de laver sa conscience, le troisième par une forme de déni et le quatrième en l'acceptant totalement. J'ai trouvé que c'était un thème assez osé à placer dans un premier épisode, surtout avec différents prismes et un véritable travail autour. Le thème de l'égoïsme revient assez souvent, notamment sur le fait que même dans des situations terribles, qui marquent profondément l'Histoire, au final, on est seul dans sa tête. On ne fait pas bloque naturellement, on ne pense pas forcément aux autres même si on le voudrait. On reste avec ses peurs, ses douleurs, sa vie, ses habitudes ... J'ai trouvé très parlant et intéressant.

Père et fils
Dans cet épisode, on a plusieurs portraits de femmes, certaines humaines, d'autres plus robotiques mais bénéficiant tout de même d'un portrait et d'une psychologie importante. Si elles ne discutent pas en elles, si elles peuvent être écorchées par la série juste parce qu'elles sont des femmes, elles sont néanmoins là, entières et différentes. Ce ne sont pas des caricatures et elles sont intéressantes. Je verrais sur la durée où ça va, mais j'ai trouvé cela plutôt juste et intéressant. Ces personnes sont servies par des actrices brillantes qui interprètent réellement leurs rôles. A leur manière, elles m'ont fait oublier qu'elles jouaient ce qui est vraiment génial. 

Le personnage de la présidente, notamment, est tout en finesse. On reprend le thème très souvent abordé de "qu'est-ce qu'il se passe si le président meurt et qui dirige ?". On se retrouve avec des personnes qui se retrouvent bombardées à la tête du gouvernement sans en avoir forcément les compétences uniquement parce que tout le monde est mort. Un rôle d'autant plus dur à tenir qu'il s'accompagne d'une période de crises intenses. Le personnage qui se retrouve ainsi bombardé, c'est la ministre de l'éducation, une "maîtresse d'école", très brillante à sa manière mais dont on remet facilement l'autorité en cause, malgré ses compétences. L'actrice qui l'interprète, Mary McDonnell, a joué dans Passion Fish ou encore Danse avec les loups. Elle a été nommé aux Golden Globes et aux Oscars ... 

Mme la présidente en train de prêter serment

Un sans faute pour ce premier épisode alors ? Et bien ... 3 heures, c'est long, surtout quand on s'attend à regarder un épisode d'une grosse demi-heure. Le rythme est lent, ce dont on a plus forcément l'habitude suivant ce que l'on regarde. C'est assez facile de décrocher et j'ai ressenti le besoin de faire des pauses dans ce visionnage, chose plutôt rare pour moi. Mais au final, il y a une abondance de détails géniaux qui doivent être digérés. J'aime. Je recommande. Et je suis très curieuse de voir la suite ... 

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